Bistouclax c’est quoi ?
c’est le nom de mon solo qui joue du math/metal et lit sa poésie dépressive.
Pour la musique le Bandcamp. dispo sur le label Saints Soupirs STS
Où parfois rap sur de la musique chiptune à l’époque du confinement sur une compil chez Linge Records : https://linge.bandcamp.com/track/bistouclax-cap-au-pire
Les textes lus sont ceux du recueil Salmigondis dont voilà un poème et plus haut sa musique :
Vache à hublot
Envoi de bulletins de salaires,
destination pôle emploi
pour qu’ils relèvent les dix pauvres heures
que j’ai travaillé ce mois.
J’ai l’impression d’être
une vache à hublot.
On me fait bouffer des aides
pour que je ferme ma gueule.
Pas encore digérées,
voilà qu’on m‘ouvre la trappe,
le bras glissé au plus profond
de mon maigre abdomen.
Ils tirent
pour récupérer ce qu‘ils m‘ont donné
via le loyer d’appartements qu’ils possèdent,
via mon minimum
insupressible de courses
dans des magasins qu’ils possèdent,
via les taxes, les impôts que je dois
à un état qu’ils possèdent.
Comme si je pouvais épargner,
comme si avec ça je pouvais être
comme ils le disent tranquille.
Puis ils me donneront encore
leurs putains d‘aides,
leur putain de charité
qu’ils me fourreront dans la bouche
pour me les extirper une fois dans l’estomac.
Réouverture de trappe
avec ce bras farfouillant en moi.
Mais donner c’est donner
et reprendre c’est voler.
Non, nous ne sommes pas des assistés.
Si on se démerdait
pour les toucher vraiment ces sous.
Sans appart, à la rue,
en faisant les poubelles
pour trouver de la graille
ils verraient bien que c’est eux
qui profitent des aides,
qui profitent de gens vivants
sous le seuil de pauvreté,
troussant au passage
la classe moyenne
qui ne dispose pas de moyens si rodés
pour récupérer ce qu’ils donnent.
Sans nous pour leur reverser
leurs précieuses aides
ils n’auraient pas ces rentes,
ils n’auraient pas ce travail qui rapporte autant,
ils n’auraient pas de si jolies vacances,
ils n’auraient pas la femme qu’ils achètent pour rester,
les belles fringues, les bons mets, fini !
Si au lieu d’être « assistés »
nous étions tous errants,
sans leurs logis, sans leurs impôts,
s’il nous restait un bout de terre
pour vivre autonome, sans eux
hors de leurs politiques,
ils pourraient toujours l’ouvrir notre trappe
et la secouer longuement la tirelire,
fini le magot inépuisable
présent, là, sous la main,
dans la foule de pauvres
de « beaufs aux regards bovins »
par le manque à gagner
ils pourraient comprendre
que ce sont eux les assistés.